Transition énergétique : « on devrait laisser les pays y aller à leur rythme », suggère le PDG de la NNPC

(Agence Ecofin) – La transition énergétique doit permettre d’atteindre un monde sans carbone d’ici 2050. Mais pour les pays africains, cette tendance pourrait ralentir les efforts pour l’atteinte de l’accès à l’électricité pour tous.
Invité le 22 octobre à faire une présentation sur l’insécurité dans le secteur pétrolier nigérian lors de la 17ème All Nigeria Editors’ Conference à Abuja, Mele Kyari , le patron de la société publique nigériane du pétrole (NNPC), a plaidé pour la « justice énergétique » dans le contexte de la transition énergétique.
D’après lui, l’exécution en bloc de la transition énergétique sans tenir compte des conditions socioéconomiques particulières des différents pays entraînerait des bouleversements qui pourraient exacerber les problèmes de sécurité dans les pays en développement, comme le Nigéria.
« En parlant de transition énergétique, mon opinion est qu’il doit y avoir une justice énergétique, ce qui signifie que les pays doivent se développer à leur propre rythme tout en tenant compte des réalités auxquelles ils sont confrontés », a-t-il expliqué. Une posture qui implique que les pays africains notamment devraient continuer à s’appuyer sur les énergies fossiles dans leurs efforts visant à rendre accessible à tous l’électricité.
Dans son intervention, le responsable propose que chaque pays soit autorisé à agir sur la base de sa contribution aux émissions de carbone, d’où le principe de la justice, rapporte Green Reporters.
En 2015, Akinwumi Adesina, le patron de la Banque africaine de développement (BAD), avait défendu lors de la COP 21 à Paris, la justice énergétique en déclarant que tant que les pays africains n’auront pas atteint l’autosuffisance énergétique, il ne devrait pas leur être demandé de participer à la transition énergétique.
Il faut noter que lors de la COP 26 qui aura lieu dans une semaine à Glasgow, le Nigéria compte proposer un document comportant cette notion de justice énergétique en faveur des pays en développement. Aujourd’hui, plus de 600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité sur le continent, indique la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Olivier de Souza

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