C’est une association de jeunes ressortissants et résidents de la sous-préfecture de Sangarédi qui compte mettre des gardes fours d’un développement durable pour les communautés de Sangarédi indépendamment de l’activité minière. La conférence débat intitulée « Sangarédi sans l’exploitation minière » était l’une des activités de cette jeune structure dénommée KakandéFashion. C’est Amadou Bah directeur exécutif de l’ONG Action Mines Guinée qui a animé cette conférence en présence du maire de la commune rurale et de plusieurs jeunes leaders de la localité.
« Tout le monde chante que la richesse de la Guinée en bauxite, en or, en fer, en diamant et d’autres resources qui ne sont pas encore confirmées de façon officielle. Toute cette richesse fait rêver mais est-ce que ça vaut le coup qu’on soit dans un optimisme naïf ? » Sont quelques mots par lesquels le directeur exécutif de l’ONG Action Mines Guinée a ouvert cette conférence sur la l’avenir de la ville de Sangarédi sans activitéminière. Pour commencer Amadou Bah pose cette question à l’assistance majoritairement composée de jeunes <<Est-ce qu’avec les mines seulement nous pouvons espérer avoir la prospérerité que nous recherchons dans notre pays ? >>
Le conférencier a tenu dès l’entame a donner d’importantes précisions sur le secteur minier guinéen surtout son apport avec l’économie et l’emploi » la Guinée tire aujourd’hui l’essentiel de sa substance en tant que pays du secteur extractif. Nous tirons 15% de notre produit intérieur brute (PIB), 78% des recettes d’exportation. 32% des recettes budgétaires de l’Etat viennent du secteur minier. Tenez-vous bien le secteur minier ne représente que 6,5% de la contribution à l’emploi global dans le pays. Le secteur minier est un secteur à haute valeur capitalistique mais qui emploi moins. Pourtant l’emploi est l’une des facettes de la valeur ajoutée de l’exploitation minière. »
En revenant au thème de la conférence Monsieur Bah précise que « la ville de Sangarédi est intimement liée à l’activité minière aujourd’hui. Il y a beaucoup de sociétés minières aujourd’hui qui sont là mais vous ne pouvez pas compter sur toutes ces entreprises pour le développement durable de Sangarédi. » a-t-il interpellé.
Sangarédi après l’exploitation minière un thème qui interpelle plus d’un, pour le conférencier cet intitulé conduit a la notion de développement durable. Une notion dont la définition dépend des écoles. « La définition la plus classique donne trois piliers au développement durable à savoir le social, l’économie et l’écologie (l’environnement) mais cette définition a évolué ces derniers temps. Il y a des instituts de recherche tel que l’Institut de Recherche et d’études Stratégiques qui a pensé que de ces trois piliers, il y a un autre pilier fondamental qui est plus important que les trois autres, c’est la gouvernance. La gouvernance est un pilier fondamental du développement durable parce que nous parlons de politique public. Qui parle de politique publique parle de réformes légales et institutionnelles qui gouvernent les autres secteurs. » A-t-il succinctement défini.
La notion de gouvernance étant vague, le conférencier Amadou Bah a accentué son intervention sur la gouvernance à Sangarédi. « De façon globale, le citoyen lambda a tendance à croire que la gouvernance n’incombe qu’aux gouvernannts. Tout en oubliant que le citoyen est au cœur de la gouvernance. »
Les jeunes de Sangarédi en tant citoyen, ont été interpellé par le conférencier sur leur responsabilité dans la gouvernance de leur collectivité. C’est le citoyen qui fait le gouvernant, c’est lui qui subit la gouvernance du gouvernant. Alors il n’y a pas de gouvernance sans engagement citoyen. Aucun peuple ne s’est développé, sans que les citoyens ne soient au cœur de la gouvernance. C’est le citoyen qui provoque le développement en pensant d’abord à qui il faut confier la responsabilité de gérer sa vie au quotidien. Avec qui il faut signer un contrat social. » En appelle Monsieur Bah
L’Autorité locale a aussi été interpellée quant au rôle qui lui revient dans la réalisation de ce développement durable tant espéré « à l’exécutif communal de penser dans la planification de la collectivité de penser à cette piste de solution. Dans chaque budget, prévoir des projets qui peuvent sortir quinze citoyen de la pauvreté en les octroyant des opportunités de développer une activité économique et que cette activité puisse gérer d’autres emplois dans le futur. » Le soucis majeur de cette jeune structure c’est faire du développement durable son cheval de bataille pour une ville résiliente, indépendante de la rente minière.
Communication AMINES