Interview : ‘’C’est grâce aux redevances minières que les collectivités de Kindia font face au développement’’, Kabninet Diawara

Monsieur Kabinet Diawara, secrétaire Général des collectivités décentralisées de Kindia a dans un entretien qu’il a accordé à notre mensuel d’informations abordé l’épineuse question de gestion des redevances minières versées par la CBK et son impact sur le développement des collectivités locales.
AMINES : Dites-nous votre perception de l’impact de l’exploitation minière sur le développement de Kindia ?
Kabinet Diawara : Ce secteur est très important pour nous. Parce que les besoins de nos populations ne font que grandir, l’Etat n’a pas de moyens et la mobilisation des ressources internes pose problème. C’est donc grâce à l’intervention de cette entreprise minière que nos collectivités arrivent à faire face à leur besoin en développement.
La CBK verse des redevances aux collectivités de Kindia pour appuyer le développement local. Quelles sont les projets réalisés dans ce sens ?
Ces montants représentent la contribution au développement local de Kindia. C’est un montant qui devrait en principe revenir aux zones impactées par l’exploitation minière. Cette année par exemple on a les sous-préfectures de Friguiagbé et de Mambia qui ont bénéficiée des plus gros montants pour compenser ce qui est gâté chez eux. Vu la faiblesse des moyens au niveau de certaines collectivités, on a instauré un système de péréquation pour que les ayants droit acceptent de céder une partie pour les autres localités de Kindia. On a un comité préfectoral de développement (CPD) qui réunit les représentants de la société civile, l’administration, les élus pour piloter la répartition des fonds. Mais, il faut reconnaitre que la priorité, ce sont les zones impactées par le projet.
Quelles sont les stratégies mises en place pour la gestion efficace de ces fonds à Friguiagbé et Mambia qui sont les plus impactées par l’exploitation de la CBK ?
Chaque collectivité de Kindia a besoin d’infrastructures scolaires et sanitaires. Il y a aussi des infrastructures de base qui sont dans les plans d’actions des différentes collectivités. Il y a un plan quinquennal où on tire chaque année un plan annuel d’investissement (PAI) pour réaliser les infrastructures si les moyens permettent aux collectivités de le faire. Pour le cas spécifique de ces deux communes, je crois qu’elles ont les moyens de faire face à tous les problèmes concernant leur développement.
Entant qu’autorité de tutelle, est-ce qu’on peut avoir une idée des réalisations qui sont en vue dans ce cadre ?
Quand je prends Friguiagbé, ils ont restaurés leur maison de jeunes, construits des centres de santé et réhabilité des écoles en souffrance. A Mambia, c’est la même chose, ils ont apportés beaucoup de choses dans la construction de leur lycée, construits de centres de santé et des écoles primaires dans beaucoup de districts plus la couverture en électricité de certaines zones qui sont près du goudron. Ils ont investi l’argent dans ces infrastructures-là.
Est-ce qu’on peut avoir une idée des montants que ces deux localités ont bénéficiés cette année ?
Friguiagbé a eu 670 millions et Mambia 570 millions je pense bien.
Où en sommes-nous dans la réalisation des infrastructures ?
C’est un plan d’action qu’ils sont obligés de mettre en œuvre comme les moyens sont là. Et de l’autre côté, la population les observe. Et pour se faire, il y a un appel d’offres pour le recrutement des entreprises pouvant exécuter les travaux dans le délai qui ne dépasse pas une année en principe.
Est-ce que par le passé, vous avez été satisfait des réalisations faites entant que tutelle qui a un droit de contrôle ?
Nous suivons la mise en œuvre à travers le service préfectoral de développement (SPD) qui regroupe 3 structures, notamment la direction des microréalisations, la direction du plan et la direction des collectivités. La mission principale du SPD est d’accompagner les collectivités dans toutes leurs initiatives de développement. Il fait un appui technique sur l’élaboration des projets et appuie les collectivités sur le terrain par le suivi physique et financier des projets.
Est-ce qu’il vous ait arrivé dans le cadre de ce suivi de trouver que les cahiers de charge ne sont pas respectés conformément à la prévision ?
Le plus souvent on met les techniciens de l’habitat dans nos missions pour vérifier la conformité avec la norme. Mais le problème le plus marquant est la mobilité des entrepreneurs. Notre souhait était que seulement les entreprises locales ne soient retenues, mais c’est une opportunité qui est ouverte à tout le monde. Les entreprises de Mamou, de Conakry, de Faranah soumissionnent et les plus méritantes décrochent les marchés. Maintenant les entreprises bénéficiaires des marchés peuvent avoir des marchés ailleurs et cela joue sur le délai d’exécution des travaux. Mais, on arrive à gérer.
En cas de malversation, comment parvenez-vous à rétablir le droit ?
Il y a toujours un délai de réalisation et lors de la remise provisoire, les techniciens du SPD viennent voir la finalité. Et s’il y a des parties mal faites, l’entrepreneur est obligé d’y revenir.
Comment contrôlez-vous la passation des marchés, pour éviter le gré-à-gré dans la procédure ?
Il y a une procédure nationale de passation des marchés en Guinée et nous obéissons à cette règle. De l’appel d’offres à la proclamation des résultats en passant par le délai, nous respectons toute la procédure.
Pour le cas spécifique de la préfecture de Kindia où des montants sont souvent alloués pour le fonctionnement de la préfecture ou l’investissement. En 2017 par exemple, le fonctionnement a eu 200 millions et l’investissement aussi le même montant. Comment gérez-vous cet argent ?
Vous voyez la résidence de monsieur le préfet qui est un symbole de l’Etat. Quand il y a une défaillance physique quelque part, il faut y faire face. Sachez que nous n’avons pas de subvention, donc ce sont ces montants qui nous permettent retaper ces infrastructures qui doivent accueillir l’ensemble de la Guinée quand il y a des missions. Alors, la restauration de l’Etat commence par là.

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