Port mineralier de Konta: plus d’inconvénients que d’avantages pour les riverains

Depuis le démarrage de ses activités dans la préfecture de Forécariah, la société minière Ashapora est décriée par la quasi-totalité de la population de Forécariah en générale et par celles des collectivités impactées en particulier. Dans le district de Konta qui abrite le port mineralier dans la commune rurale de Farmoryah, les citoyens se plaignent des impacts de la société sur leur vie. Action Mines a rencontré quelques uns.

La pêche qui est l’une des principals activités de base et première source de revenue pour certains citoyens est aujourd’hui négativement impactée par Ashapora, la société d’exploitation du fer dans cette localité.

Ibrahima SOUMAH, marié et père de cinq (5) enfants voit son activité menacée par les bateaux mineraliers. Selon son témoignage, la pêche était beaucoup mieux avant qu’aujourd’hui. “Avant on pêchait beaucoup de poissons mais depuis que les bateaux sont venus le poisson se fait de plus en plus rare”, explique-t-il.

En plus de la rareté des poissons, les filets de pêche sont souvent endommagés par les bateaux qui transportent le minerai de fer. “Très souvent ces bateaux déchirent nos filets. Cela arrive au moment où les filets contiennent déjà de poissons. Et nos plaints n’ont jamais eu de reponses favorable. Quand on insiste, ils nous disent que les bateaux ne leurs appartiennent pas”, s’est lamenté le pêcheur Ibrahima SOUMAH.

Visiblement choqué, la victime ne retient plus ses mots, il demande à l’État de retirer le permis à Ashapora au profit d’une autre entreprise qui tiendra compte de leurs preoccupations. Pour lui, Ashapora n’accorde aucune importance aux communautés voisines de sa zone de travail.

Un autre jeune de la localité, déjà employé au sein de l’entreprise qui souhaite garder l’anonymat revient sur les calvaires des travailleurs d’Ashapora au port mineralier de Konta.

“Les conditions de vie et de travail à Ashapura sont déplorables. Elles ne sont comparable à aucune des autres sociétés minières évoluant en Guinée. Les difficultés que nous traversons commencent par le manque d’équipements de protection individuelle (EPI) pour les travailleurs et l’absence de congés de travail. C’est quand il n’y a pas de travail que les gens profitent pour partir se reposer. Et pour le mangé c’est un morceau de pain et une boîte de sardine qui est servi aux travailleurs chaque jour. Il n’y a même pas de pause pour manger ce morceau de pain. Les travailleurs du chargeur, au port mangent au même moment qu’ils travaillent et dans la poussière.  Dans le contrat que nous avons signé, il est dit que c’est quand il y a travail qu’on nous donne le pain-là aussi. Nous n’avons aucune assurance maladie ou autre dans ce travail. Donc aucune garantie”, raconte le jeune en colère.

D’autres citoyens interrogés déplorent la poussière que degage les camions de transport de mierais le long de la route. Ils affirment que cela constitue une source de maldie pulmonaires et une cause de degradation des habitations.

Makalé Camara la cinquantaine révolue ne reconnaît aucun avantage de la société Ashapora pour sa population. Elle fustige le fait que cette entreprise minière se sert de l’eau de mer pour arroger la route pendant la saison sèche. “Nous ne connaissons aucun apport de cette société sur notre quotidien. À commencer par les plus jeunes jusqu’aux plus âgés, nous n’avons pas senti la présence positive de Ashapora au sein de notre communauté”, a-t-elle martelé. Avant d’aborder l’état de santé des populations qui selon elle continu à se dégrader sous l’effet de la pollution de l’environnement occasionnée par les travaux de la société.

Comme tant d’autres, le cri de cœur de Makalé Camara reste l’emploi des bras valides de la localité par Ashapora.

Boe Boe Béavogui

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